M@re Nostrum

Thor Heyerdahl
Dieu de l'aventure
par Oscar Lopez
Publié le 18 Février 2000 dans
"El Periódico de Catalunya"

Traduit par Annie Unland

L'anthropologue norvégien qui a surpris le monde avec l'expédition du Kon-Tiki retrace toute sa vie dans un livre digne d'une épopée.

hor Heyerdahl a tout pour être détesté. C'est l'un des aventuriers les plus importants de notre siècle ; un anthropologue et un biologiste prestigieux ; un voyageur impénitent ; un héros de la deuxième guerre mondiale ; un conférencier acclamé et un écrivain à succès, comme le prouve son dernier livre, Tras los pasos de Adán, publié aux Editions B. La jalousie est donc le premier effet secondaire que provoque la lecture des mémoires du père de la célèbre expédition du Kon-Tiki.

Heyerdahl viu des de fa 10 anys a Tenerife, però els seus vaixells de joncs es conserven al Museu Kon-Tiki d'Oslo.Les 86 années de ce norvégien né à Larvik et installé depuis 10 ans à Ténérife ont été une succession d'expéditions, de mariages (trois pour l'instant), de querelles avec ses adversaires scientifiques et de situations périlleuses qu'il a toujours surmontées grâce à la force qu'il puise au plus profond de lui-même.

Sur les rives des fjords norvégiens, son père, qui dirigeait une entreprise de brasserie, lui apprit à prier tandis que sa mère lui fit découvrir les principes darwiniens. Résultat, son premier jouet fut le sable de la plage, sauter sur le cheval d'arçon, au collège, lui faisait peur, mais en revanche contempler des insectes cloués avec une épingle ne l'effrayait nullement. Si nous ajoutons qu'il a été élevé au lait de chèvre, qu'il dévorait les livres de Tarzan et qu'il est resté des années sans savoir nager, on ne s'étonnera pas d'apprendre qu'à la puberté, au lieu de courir les filles, il enquêtait sur les différentes cultures et passait des heures entières dans la bibliothèque de sa mère, absorbé dans ses lectures.

Mais un beau jour, Heyerdahl affronta une tempête de neige où il aurait pu laisser sa peau, avec l'intention bien nordique de se découvrir lui-même. Ce qu'il y entendit, lui seul le sait, ainsi que Kazan, son inséparable Groëndal, mais le fait est là : il en revint transformé. Il s'inscrivit en biologie et en géographie, devint un anthropologue féru de Socrate et Diogène, bourré d'idées un peu fantasques qu'il ne partagea qu'avec sa première épouse, Liv, qui avait accepté le défi que Thor lui avait lancé lors d'un bal : "Serais-tu d'accord pour m'accompagner dans une expérience de retour à la nature ?".

Le pari se concrétisa en 1937 avec un voyage aux Marquises, mais un an plus tard, Thor en tira deux conclusions : premièrement, il est impossible de revenir à l'état naturel, deuxièmement les courants marins sont la clef de l'origine de la vie en Polynésie. Après la parenthèse de la deuxième guerre mondiale pendant laquelle Heyerdahl combattit dans l'armée norvégienne, sa théorie allait donner lieu à l'un des voyages les plus surprenants de l'histoire de la navigation.

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El 1947, Thor Heyerdahl va pescar taurons per alimentar la Kon-TikiAprès avoir découvert que les indiens du nord-ouest américain pouvaient constituer un des maillons perdus entre l'Asie et la Polynésie, Heyerdahl monta l'expédition du Kon-Tiki, en 1947. Elle devait lui permettre de démontrer que les indiens du Pérou étaient allés sur ces îles en traversant le Pacifique grâce aux courants marins du sud de l'Equateur et qu'ils l'avaient fait sur un radeau de balsa.

C'est ainsi que le 28 avril 1947, dans le port de Callao, six illuminés s'embarquèrent pour atteindre plusieurs semaines plus tard leur objectif. Ils n'arrivèrent pas tout à fait à destination, mais seulement aux récifs des premières îles.

Heyerdahl fut fortement discrédité par la communauté scientifique qui l'accusait d'être un illusionniste et un aventurier. Cependant, en 1949, il reçut sa première marque de reconnaissance : la médaille Retzius du mérite scientifique attribuée par la Société Royale d'Anthropologie et de Géographie de Suède. Dès lors, tout ne fut que succès. Il écrivit un livre qui se vendit à travers le monde entier et le film sur le Kon-Tiki, tourné en 16 millimètres et monté par des professionnels, obtint deux Oscars du meilleur documentaire à Hollywood.

Les expéditions se succédèrent. Dans les années 50, il en organisa une aux Galapagos pour démontrer que ces îles avaient été habitées avant l'arrivée des Européens. Il en fut de même avec son voyage à l'Ile de Pâques où il trouva les traces d'une civilisation pré-polynésienne. Dans les années 60, avec les radeaux de papyrus Râ et Râ II, il organisa deux voyages qui le conduisirent du Maroc aux Barbades afin de prouver que l'on pouvait traverser l'Atlantique sur de telles embarcations. Dans les années 70, il récidiva et traversa l'Océan Indien, sur le Tigris, depuis l'Irak jusqu'en Somalie.

Il est impossible de résumer toutes les expéditions, activités et qualités d'Heyerdahl : il fut notamment conseiller à l'environnement auprès de Mikhaïl Gorbatchev lors du sommet de Rio en 1992 et ami de Fidel Castro (le premier livre édité à Cuba après la révolution fut celui sur le Kon-Tiki). Mais toute sa vie, il a poursuivi le même but : démontrer que des civilisations qui ont peuplé le monde 3 000 ans avant Jésus-Christ, ont eu des contacts entre elles.

RADEAUX DE PAPYRUS

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Tras los pasos
de Adán

Auteur :
Thor Heyerdahl

Editions :
Ediciones B

Si quelqu'un veut imiter les expéditions que Thor Heyerdahl a effectuées sur des radeaux de papyrus, il doit suivre les quatre conseils suivants, indispensables pour bien les construire :

  • Tailler les roseaux au mois d'août, pendant la pleine lune, car ils contiennent alors une sève qui les empêche d'absorber l'eau. Si besoin, pour être aidé il faut s'adresser aux arabes des marécages irakiens, véritables experts en la matière. Si on taille les roseaux à une autre époque de l'année, il faut les imprégner de goudron afin qu'ils ne soient plus poreux.
  • Il faut construire l'embarcation en disposant les roseaux en couches croisées et en forme de faux. Et ceci nullement pour des raisons esthétiques, mais parce que cela permet au radeau de mieux glisser et d'avoir une plus grande stabilité sur mer. Les meillleurs pour réussir cette forme arrondie sont les indiens Aymaras du lac Titicaca, mais les Boudoumas du lac Tchad dominent également cette technique.
  • Pour la voile, mieux vaut utiliser celle des dhows connus depuis la nuit des temps. Les Hindous sont de grands spécialistes dans ce domaine, mais les experts ont pratiquement déjà tous disparu.
  • La dimension dépend du goût de chacun. Thor a fait des voyages sur des embarcations qui allaient de 12 à 35 mètres de longueur.

 

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